jeudi 22 novembre 2012

Épître aux Rochefortais endormis






La lutte contre la « connerie » est un devoir moral, une ligne d’action éthique essentielle pour tout citoyen et en particulier pour ceux qui essaient d’abord de penser par eux-mêmes pour agir librement sur le monde, avec cœur, imagination et courage.

Je voudrais ici, pour illustrer mon propos et ramener mon combat sur un terrain concret et limité, vous parler de Rochefort en quelques questionnements critiques 

un peu provocateurs, voire énervants, histoire de réveiller sa population endormie ou par trop résignée et de la faire réagir contre l’immobilisme, la poltronnerie et le fatalisme ambiants.   

Une ville qui pour son développement futur doit résolument s’axer sur le tourisme, le thermalisme, le nautisme, les industries de pointe et j’en passe, ne saurait relever ce défi sans développer ardemment la qualité de vie, la culture et les loisirs, le tout hélas dans un contexte de vieillissement (les jeunes partent et les retraités affluent…), de chômage, de précarisation et d’appauvrissement de la population qu’il faut ralentir et inverser[1].

Une ville où je suis venu - librement - habiter et dont je suis amoureux malgré tout ce qui suit.

Alors voici.


L’Hermione



LHermione, fleuron de Rochefort ? - Rien n'est moins sûr.

Rien de plus inesthétique et destructeur du charme de l'arsenal et des abords de la Charente, rien de plus insultant et stupide que ces barrières, ces palissades, cette clôture (parfois doublées sinon triplées) encerclant la forme Napoléon III et la double forme Louis XV, masquant et enfermant L'Hermione au milieu d'un souk indescriptible et soustrayant ainsi le vaisseau de la "Liberté" (que ce mot sonne creux dans un tel contexte !) aux yeux des promeneurs et des visiteurs. 

Ce bunker, cette "bunkerisation" est plus qu’une grosse erreur sur le long terme. C’est une faute lourde.

Pourquoi ne veut-on pas tout mettre en œuvre pour essayer de concilier 1° esthétique, 2° sécurité, 3° image du site de l'arsenal, de l'Hermione et de la ville, 4° économie et finances du projet, et 5° visibilité par tous de l’extérieur du navire, y compris par ceux qui ne souhaitent pas payer pour voir ? Pourquoi ? Sinon par mépris, suffisance et autisme des uns, obturation d’esprit, pingrerie et lâcheté des autres !

Ce massacre esthétique est d'autant moins acceptable que l'Association Hermione Lafayette opère sur le domaine public de la Zone d l'Arsenal pour des clopinettes et que ceci va durer si l'on en juge par le PV du Conseil Municipal du 17 octobre 2012. Tarifs d'occupation à compter du 01/01/2013 :

- forme de Radoub Napoleon III (occupée par l'Hermione): 30 € HT par jour calendaire d'occupation
- forme de Radoub Louis XV (projets de restauration de bateaux par les petits copains de l'Association H-L): 69 € HT par jour calendaire d'occupation
- occupation de l'espace à terre en périphérie immédiate des formes (EN DEHORS DU TERRE PLEIN CENTRAL) : 1 € mensuel HT par m!

Oui, pour des clopinettes, et sans qu'aucun contrôle et aucune sujétion (par exemple, enlèvement de toutes les grillages et rambardes le long de la forme Louis XV qui ne servent à rien d'autre qu'à enlaidir le site) ne soient imposés aux occupants. Personnellement si j'avais une baraque à frites je l'installerais sur la périphérie car 50 € de loyer mensuel pour 50 m2 c'est une aubaine à ne pas dédaigner, vu le nombre de touristes qui circulent à proximité. 

Il faut craindre une détérioration encore plus grave du cadre de l'arsenal lorsqu'un ou plusieurs autres bateaux seront en restauration, comme cela est envisagé, dans la forme Louis XV. Encore plus de barrières, de baraques,  d'engins et de bric-à-brac, et une diminution supplémentaire, de facto, du domaine public autour des formes. Ce supplément d'activité n'aura qu'une incidence dérisoire sur l'économie locale mais, par contre, une influence désastreuse sur l'image touristique de Rochefort. Je vous en fais le pari. Rochefort doit choisir : devenir une ville touristique et culturelle d'excellence en Europe, sur l'arc atlantique, ou accepter d'être réduite au rang de ces petites villes départementales médiocres et sans âme qui n'en finissent pas de faire des conneries pour ne pas crever dans l'indifférence générale.


À un moment où on se propose par ailleurs de faire classer l'estuaire de la Charente et l'arsenal de Rochefort au titre des monuments naturels et des sites, d'obtenir ensuite le Label Grand Site de France et enfin de faire aboutir l'inscription de l'arsenal maritime de Rochefort au patrimoine mondial de l'Unesco, il serait plus que contradictoire de raisonner le devenir de Rochefort et de l'Arsenal avec le petit bout de la lorgnette et seulement à l'aune de critères mercantiles au ras des pâquerettes.Gouvernance de Rochefort, un peu de hauteur et de courage que diable !

C'est précisément parce que le projet Hermione est magnifique que l'on doit s'insurger vigoureusement contre toutes les initiatives ou toutes les inactions qui tendent à le dévaloriser, à en ternir l'image, et à le priver d'une base populaire locale enthousiaste et fière.

« Soutenir la reconstruction de l'Hermione, c'est prouver que l'esprit des Lumières est vivant » ai-je lu quelque part[2]. Oui, mais à condition que ce projet incarne pleinement et sans compromission la Liberté et l'Intelligence. Ce qui, c'est le moins qu'on puisse en dire, ne saute pas aux yeux en ce moment.

Mais soyons clairs, Ce n'est pas parce que le projet est magnifique dans son principe (si du moins le but est toujours d'aller en Amérique) que l'on peut faire n'importe quoi, surtout si l'argent public, donc des citoyens, est sollicité.


Le projet Hermione n’a de sens et ne peut être l’objet d’une contribution financière des citoyens que si la frégate va en Amérique et navigue à travers les océans pour représenter la France dans le monde.
Par contre si in fine ce projet n’est autre qu’un mauvais "Disneyland" (même assorti de quelques promenades à moteur sur les eaux plates de la rade de l'île d'Aix ou de la Gironde) drainant des touristes à Rochefort, alors ce projet doit être totalement autofinancé et l’Arsenal réaménagé (sinon libéré) de sorte qu’il puisse recouvrer un aspect esthétique digne du projet Grand Site et du projet d’inscription à l’UNESCO.


Les dérives du projet Hermione sont et seront d’autant plus inévitables et lourdes de conséquences néfastes que la pensée unique qui tourne autour continuera de régner sans partage et d’être encouragée par le raisonnement implicite, quasi-paradigmatique, suivant :
1° L'Hermione est un magnifique projet en termes d'image et d'économie touristique.

2° Par conséquent tout est bon pour que ce projet perdure le plus longtemps possible, même si le contribuable est sollicité abusivement, même si L'Hermione ne navigue jamais vraiment et ne va pas en Amérique.
3° Donc circulez, tout est parfait, il n'y a rien à voir.
Au nom de cette « déraison » on justifie en ce moment l’inacceptable : la gabegie financière, la destruction du paysage de l’arsenal, la «bunkerisation», l’immobilisation mercantile...


Non !

- Laissez les touristes et les promeneurs voir librement et gratuitement l'extérieur de l'Hermione !
- Rendez des comptes transparents et publiquement aux citoyens-contribuables !
- Donnez à ce bateau, qui ne doit pas être un musée immobile, les moyens pratiques d'entrer et de sortir aisément de sa forme pour sillonner les mers du globe. L'Hermione doit naviguer, non seulement pour aller aux USA et en revenir, mais après, pendant vingt ans ou plus. Soit on règle définitivement le problème de la vase, soit on lui affecte un autre port !
- Entretenez l'arsenal et rendez-lui son charme !
- Assurez-vous de la rigidité, de la résistance et de l'étanchéité future de la coque, laquelle ne semble pas avoir été construite en tout point dans le respect des plans historiques et/ou initiaux, avec des matériaux et selon des techniques conformes aux exigences et aux règles de l'art de l'architecture navale !
- Arrêtez de dire et de faire dire par médias interposés à tout instant que tout baigne à 100%. Cela devient lassant. Même le meilleur bateau du monde est constamment confronté à des problèmes plus ou moins graves pouvant compromettre sa navigabilité !

Nous exigeons : 

1) Une mise à plat transparente et publique des comptes de l'ensemble de l'opération depuis sa création (pas seulement les comptes de l'Association mais aussi les comptes publics...) : bilan, coûts/avantages...
Savez-vous que les comptes de l'Hermione 2012 et 2013 ne sont toujours pas rendus publics ? Vous trouvez cela normal s'agissant d'une association qui dévore l'argent public ?

2) Un audit technique indépendant pour savoir à quelles conditions ce bateau pourra aller en Amérique si tant est que ce soit possible. 

3) Une réflexion prospective publique pour décider dans quelle direction ce projet peut aller sans devenir un gouffre financier. 

4) Une reprise en main du projet par la ville de Rochefort qui ne doit pas être là uniquement pour accorder des passe-droits et des subventions incontrôlables.





L’Héritage Architectural






Quel avenir pour l’ancien Hôpital Saint Charles et les friches immobilières du patrimoine culturel rochefortais ?

Assurément un avenir sombre en raison d’un immobilisme perpétuel constamment entretenu depuis des lustres, principalement par la lâcheté et l’inaction de nos politiques.

Mais bon Dieu ! On savait depuis la décision, il y a bien des années, de construire le nouvel hôpital qu’il faudrait nécessairement fermer l’ancien au moment de l’ouverture du nouveau. Pourquoi aujourd’hui est-on encore en train de tergiverser sur la destination de l’ancien hôpital ? Scandaleux ! Les qualités premières d’un politique sont la vision, l’anticipation et l’action, pas l’immobilisme, pas la gestion en bon père de famille aussi vertueuse soi-elle, pas son aptitude à s’assurer une belle retraite en mangeant à tous les râteliers.

Quant à l’Hôpital Maritime et au Magasin aux Vivres, deux magnifiques joyaux architecturaux du patrimoine local, comment peut-on accepter la situation de quasi impasse dans lequel on se trouve depuis trop longtemps ?

Que dire par ailleurs de la dégradation accélérée de l'intérieur de l'Eglise Saint Louis qui laisse totalement indifférent le pouvoir local ? Les peintures murales tombent en lambeau et la restauration de la voûte est inachevée. Je vous renvoie à l'article récent de François Hagnere sur le sujet dans son blog  "Rochefort-USA Friendship". Cette église, située au coeur touristique de la ville, où passent immanquablement les touristes, donne une image pitoyable de Rochefort.


Enfin je ne peux clore ce chapitre sans donner un vigoureux coup de griffe aux penseurs et concepteurs des bâtiments du parc des Fourriers et notamment de l'Auberge de Jeunesse récemment inaugurée. Une horreur absolue. Des constructions en tôle ondulée rappelant les baraquements de Pearl Harbour ou d'Auschwitz, au choix. Le tout dans le plus pur style officiel sozialistischen-rochefortais dont l'office de tourisme nouvellement reconstruit est le symbole. Mais me direz-vous, il ne s'agit pas d'un héritage architectural. Certes pas pour nous, mais assurément un héritage qu'auront à supporter les enfants et futurs enfants de Rochefort. Tout bien considéré il y a une logique dans le caractère provisoire que l'on a donné à ces constructions. Oui, pourquoi faire de l'éternel alors que Rochefort se meurt ?


Le Management des Projets Clés



Pourquoi certains projets fondamentaux pour la vie sociale et culturelle locale ne peuvent pas avancer plus vite et mieux ?

J’évoquerai seulement ici l’un d’entre eux. La rénovation du Théâtre à l'Italienne de la Coupe d'Or, qui vient seulement de rouvrir, et qui est un exemple éloquent de la « connerie » soporifique ambiante qui gangrène la gouvernance rochefortaise depuis des années.

Certes, l’ambition de ce projet n’avait d’égale que sa complexité administrative, technique et financière (une parfaite petite usine à gaz !) à quoi il convient d’ajouter l’ego de l’architecte principal. Certes. Mais il a surtout souffert de l’incompétence, du laisser-aller, de la négligence, de la maladresse et des retards phénoménaux dans l'exécution des travaux, qui auraient pu être évités s'il y avait eu en permanence sur le terrain un chef, un vrai, doté du pouvoir exécutoire de faire travailler et de coordonner les différents corps de métiers qui ont fait, in concreto, quasiment ce qu'ils voulaient, des administrations manifestement incapables, une mairie inexistante ! Misère ! Tristesse !

Si encore tout était fini. Mais non. Bien des épisodes sont encore à venir. Le chantier est toujours en cours, même si les spectacles ont repris, ce qui explique que bien des choses ont été bâclées pour permettre au théâtre d'accueillir les premiers spectacles de la saison 2012-2013, à peine décalés. Et le moins qu'on puisse dire c'est qu'il y a encore du boulot : profitez donc d’un prochain spectacle pour constater par vous même la peinture écornée, les murs salopés, les plafonds tachés, les mille et une retouches à la va-vite, etc…

S’agissant d’un monument classé, la reconstruction stricte « à l’identique » est dans le principe une bonne chose, sauf si elle devient un facteur de blocage et de génération d’absurdités. In medio stat virtus

Et que les élus ne viennent pas nous dire que ce n’était pas eux les responsables[3] parce que ci et parce que ça. Non ! Argument irrecevable. On se bat ou on s’en va.

Personne ne me fera croire que dans la réalisation de ce projet il n’y a pas eu, sinon de la corruption, du moins de l’ « engraissement » de certaines administrations et donc de certaines personnes, dans la mesure où, le contenu et la structure d’une masse budgétaire n’étant pas neutre, on finit sans l’ombre d’un hasard, sous couvert de faire jouer la concurrence (oui, vous savez, ces appels d’offre à la française où celui qui propose le prix le plus bas l’emporte toujours indépendamment du reste du package proposé), par mettre intentionnellement l’argent là où il n’a qu’une efficacité très marginale par rapport à l’objectif du projet mais où il engraisse le plus au passage. Mais passons…

Hélas, la Coupe d'Or n'est pas le seul projet malmené du genre. Loin de là. On pourrait faire le même constat accablant pour la rénovation du Collège Pierre Loti par exemple.


La Qualité de Vie


Dans notre société moderne il est vain d’espérer développer l’économie - surtout si le tourisme et les loisirs en sont la composante principale - l’activité culturelle, la cohésion sociale et la responsabilité citoyenne sans développer résolument la qualité de vie. Qu’en est-il à Rochefort?

Mon sentiment c’est qu’on peut, et surtout doit, faire encore mieux même si des progrès considérables ont été fait : rénovation du musée Hèbre de Saint Clément, rénovation en cours du musée Pierre Loti, pistes cyclables, sentiers, zones piétonnières, transport en commun, identité paysagère (préservation de la ceinture des marais…), parcs et réserves, protection des oiseaux (je salue au passage le travail remarquable de la LPO…), déchets, démoustication, maintien de la gratuité du parking du Cours Roy-Bry, marché tri-hebdomadaire,  palmiers en centre-ville, location de vélos (Les Demoiselles), R’bus, etc.

Ici encore quelques exemples suffiront à faire comprendre que l’amélioration de la qualité de vie, si elle nécessite souvent de l’argent et de la bonne volonté, exige aussi du courage et de l’audace si on veut amener son niveau au-dessus du seuil très bas à partir duquel il y a des gens influents que ça 
dérange (entreprises, syndicats, bureaucraties, groupes socio- professionnels, partis politiques, élus, obtus de tout poil…) et qui, avec la complicité des médias, des élus et des administrations, savent imposer l'immobilisme :



u 1)  Les rejets de fumées de l’usine d’engrais de la société Timac, s’ils ne sont peut-être pas très toxiques (j’en demande néanmoins la preuve, étant précisé qu’en la matière les seules analyses et affirmations unilatérales de la Timac ne suffisent pas), n’en nuisent pas moins à la qualité de vie. Comme si les volutes et les panaches de fumée, parfois immenses, les mauvaises odeurs, les picotements aux yeux, les irritations de la gorge, les salissures et poussières blanchâtres, la végétation malmenée à proximité, n’étaient pas une nuisance.

Je le répète, dans une agglomération axée sur le tourisme et le thermalisme, avec une proportion élevée de personnes âgées, on ne peut pas se contenter d’arguments du genre : « oui ça provoque des nuisances mais c’est bon pour l’emploi et l’économie, donc ferme ta gueule ! ».


u 2) S’agissant des possibilités de loisirs en direction des habitants, des vacanciers, des retraités, des curistes ou des plaisanciers je ne vais pas énumérer ici toutes les choses positives qui ont été faites, car le bilan est objectivement positif.

Mais là encore on peut aller plus loin, par exemple en laissant ouvert le Pont Transbordeur toute l’année et jusqu’à une heure plus tardive le soir (ceux qui ont déjà franchi le viaduc routier à pied ou en vélo savent de quoi je parle). Idem pour le fluviobus.

On pourrait aussi en finir avec la sacro-sainte règle de la fermeture entre 12h et 14h de nombreux services, musées  et autres lieux d’activités. Dites-moi par exemple, s’il vous plait, comment est-il possible de justifier dans une ville touristique la fermeture de l’Office de Tourisme en milieu de journée ? N’est-ce pas là une pure connerie ?


u  3)  La qualité de vie c’est évidemment aussi l’attractivité du centre-ville sur le plan commercial (boutiques, restaurants et supermarchés pour toutes les bourses), accessibilité, (rue piétonne, horaires des services publics et privés), esthétique, évènementiel (mentions très bien au passage pour la patinoire et le festival « Résonances», etc.), culturel (musées, cinéma, théâtre)…

On doit à cet égard vivement regretter les fermetures de nombreux commerces depuis plusieurs années et la multiplication ici et là des vitrines vides de locaux en attente de repreneurs. Dans le même ordre d’idée, on déplorera aussi beaucoup la dégradation de nombreuses façades d’immeubles que la vacance de leurs appartements, dévolus à l’entreposage, voire abandonnés, ne contribuent pas à arranger.

En ces temps dits de « crise », quoi qu’il en soit très difficiles sur le plan économique pour bien des ménages, eu égard au taux élevé de personnes à faibles revenus (chômeurs, retraités, exclus…) sur le territoire, et pour faciliter la vie de toutes les personnes qui ont des difficultés à se déplacer ou qui n’en ont pas les moyens, il importe de prendre urgemment en compte que tous ces citoyens n’ont pas toujours - sinon pas du tout - accès à une offre alimentaire de centre-ville « compétitive », le marché tri-hebdomadaire et les navettes vers les hypermarchés de la périphérie ne permettant que très imparfaitement de pallier cette carence.

Il est de ce point de vue assez attristant, par exemple, que les catégories précitées soient obligées de s’approvisionner pour leur alimentation dans un magasin, Monoprix pour ne pas le citer, de facto en situation de monopole intra-muros (en terme de largeur et de profondeur de gamme), qui pratique pour certains produits de première nécessité des prix scandaleusement élevés. On verra à l'usage si le petit nouveau Carrefour City, in-muros plutôt qu'intra-muros, est en mesure de contribuer à l'amélioration de cette situation.

Il y a des époques de l’année où l’attractivité du centre-ville mériterait d’être maximisée, notamment en Hiver, à la période de Noël. Nous y sommes : que penser à cet égard des décorations lumineuses de Noël, d’une pingrerie et d’une ringardise extrêmes sauf peut-être sur la place Colbert ? « Connerie » !



Épilogue



Je m’arrête là. Je suis loin d’avoir épuisé mon sujet, la connerie des hommes étant la seule ressource inépuisable sur la terre. Vous me pardonnerez. Je souhaitais juste soumettre à l’esprit critique des lecteurs qui essaient de penser par eux-mêmes, sans œillères et sans partis pris, les questions qui me tiennent le plus à cœur. Il s’agit de mon seul point de vue de citoyen lambda.

Je l'ai dit plus haut. Je le répète. Rochefort doit choisir : devenir une ville touristique et culturelle d'excellence en Europe, sur l'arc atlantique, ou accepter d'être réduite au rang de ces petites villes départementales médiocres et sans âme qui n'en finissent pas de faire des conneries pour ne pas crever dans l'indifférence générale.

Nous sommes en France et, nous le savons, dans ce pays l’administration de la chose publique n’est pas facile. Michel Crozier dénonçait déjà en 1970 notre Société Bloquée et notre incapacité à la faire évoluer en profondeur tant les résistances au changement sont grandes.

Je suis lucide, mais je veux être optimiste. La condition première de tout changement c’est l’imagination. Elle est la mère de la réalité future. Picasso ne disait-il pas : "Tout ce qui peut être imaginé est réel". Peut-être pas le réel d’aujourd’hui mais sûrement le réel de demain.



SG

Rochefort, Novembre 2012






[1] Dans un tel contexte l’assistanat tous azimuts et incontrôlé permet au mieux d’endormir le mal, en aucun cas de le soigner. Pour preuve le nombre croissant d’exclus qui sillonnent ou squattent le centre-ville, chien aux pieds, bière dans la main…Hélas, s’agissant de Rochefort, cette forme de protection sociale sans contrepartie, et surtout sans résultat, tend dangereusement à devenir une marque de fabrique des gouvernances territoriales et administratives impliquées.

[2] Taper cette phrase sur Google et vous saurez d’où elle provient.

[3]J’ai à cœur de préciser ici que la Direction opérationnelle du théâtre - responsable de la gestion et de la programmation - ne peut en aucun cas être tenue pour responsable de ce raté total pour la simple raison qu’elle n’avait aucun pouvoir en la matière et qu’en outre sa voix s’est toujours élevée avec force et courage contre la connerie que je dénonce.